Les données démographiques sont implacables. Notre population vieillit et chaque année, il y a plus de départs à la retraite que d’entrées sur le marché du travail. Si on veut maintenir notre système actuel, il faut au minimum pouvoir compenser la différence par l’immigration. Et il faut loger ces arrivants, tant les jeunes qui s’installent que ces arrivées de l’étranger. Donc il faut pouvoir construire.
Les projets de constructions, notamment de nouveaux quartiers, ne manquent pas. Et ces projets sont entre les mains d’un petit nombre de promoteurs qui accaparent les terrains, souvent soutenus par des administrations cantonales et communales, incapables de discuter ensemble. Ces projets font régulièrement l’objet d’oppositions qui décalent dans le temps leurs réalisations. Pensés en priorité pour faire de l’argent, ces ensembles ne comportent jamais d’installations permettant à la population des activités. C’est bien connu qu’une salle de sport n’a pas la rentabilité d’un immeuble de locatifs. Et imposer un taux de LUP ne changera rien à la situation, cela ne fera que renchérir le prix d’un logement pour ceux ne pouvant bénéficier des accès à ce type de locatif, appauvrissant un peu plus ces catégories.
Une chose est sûre, c’est l’aberration actuelle dans la localisation des constructions qui est à l’origine de nombreuses oppositions, que le CE veut réduire par un cadrage plus strict. L’imbroglio entre zones réservées, LAT et plan d’agglomération amène des situations où on interdit à des propriétaires de densifier leur terrain pour détruire des zones vertes. Le cas de ma commune, Epalinges, est une masterclass dans le domaine avec le PALM et sa zone compacte. La future victime de ce délire est la zone de Florimont, que les Vert’libéraux défendent becs et ongles. De grands terrains en zone villa sont inconstructibles ou ne peuvent être densifiés, tandis qu’un quartier entier est projeté sur une zone vierge. Et ce, à nouveau, sans aucune installation pour des activités autres qu’une salle de quartier pour se donner bonne conscience.
Il est temps que les communes et les cantons travaillent intelligemment ensemble pour repenser un urbanisme et des constructions, nécessaires, permettant un développement harmonieux et respectueux des besoins de la population en logements, d’activités extra-professionnelles et de l’environnement. Ce n’est pas la mode des éco-quartiers qui apportera la solution mais une refonte totale de notre logiciel urbanistique.