Vaud: faut-il faciliter les droits politiques des étrangers?

En tant qu’étranger avec un permis C et élu communal palinzard, je suis bien évidemment partisan du droit de vote au niveau communal. J’ai dû attendre 10 ans avant de pouvoir avoir le droit de m’investir politiquement dans ma commune et je suis fier d’être élu communal.

Aurais-je pu m’investir avec moins d’années de présence ? Surement ! Fondamentalement, toujours au niveau communal, quelle différence entre un étranger présent depuis 3 ans dans le canton et un suisse genevois ou jurassien, par exemple, qui débarque ? L’étranger qui a envie de s’investir, et il en existe, aura eu le temps dans ce délai de s’intéresser, d’apprendre et connaitre nos institutions. Alors que nous voyons tous les jours, de nombreux suisses ne pas connaitre ces mêmes institutions et leur fonctionnement et pourtant avoir le droit de vote. Et cette méconnaissance, on la croise aussi parmi des élus bien suisses ! Le délai actuel est sûrement aussi une des raisons de la défection des étrangers lors des scrutins communaux. Réduire ce délai est peut-être une occasion d’augmenter le taux de participation d’une population qui n’est pas forcément acquise à un camp politique particulier mais qui manquent juste de représentants locaux.

Je suis plus gêné sur le droit de vote cantonal. Au niveau communal, nous votons sur des règlements, des comptes, des investissements locaux. Au niveau cantonal, les élus votent des lois. Ce qui est un tout autre niveau. C’est un pouvoir qui a des impacts sur des droits régaliens et souverains. La question est de savoir si être vaudois suffit. Si on regarde sur le site du canton les conditions pour être vaudois, il est rappelé qu’il faut être suisse. La cause est donc entendue.

En tant qu’étranger, je me sens légitime de rédiger et de voter des règlements communaux. Par contre, je me considère totalement illégitime pour rédiger et voter des lois. La question ne se pose pas au plan fédéral, pourquoi devrait-elle se poser au plan cantonal ?